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RENCONTRE N°20
--> La cagoule : une histoire vraie
Mot de la Présidente. J'ai souhaité relater cette violence vécue par des amis (avec leur accord et leurs noms changés) tant elle est proche des nombreuses histoires que j’ai écoutées de victimes reçues. A chaque fois, c'est l'identité qui est profondément blessée. La violence bouleverse, altère le fonctionnement cérébral qu’il faut soigner (voir sur Internet les conférences de Cyrulnik sur le traumatisme). Mais, en même temps, la frustration de nos besoins d'exister et d'être reconnu génère en nous une extraordinaire force, force à utiliser pour se reconstruire en tant qu’être humain au lieu de la laisser se retourner contre soi quand elle entraîne dépression, maladies, agressivités, victimisation, …
A bientôt ! Sylvie


(avant de lire ce récit, se mettre un écran vert de protection contre la violence relatée - un bout de papier, un foulard, ...)

La cagoule.

Au milieu d'un joli parc, le cottage de Léa et Paul est un havre de paix où ils coulent modestement les jours heureux de leur retraite. Leurs nombreux amis apprécient leur accueil, les bons petits plats de Léa et la compagnie de Paul. Souvent bien remplie, la maison est animée de musique et Léa depuis quelques temps, réalise de jolies peintures des fleurs et des arbres du jardin tandis que Paul a toujours quelque chose à trouver sur Internet pour ses recherches généalogiques.
Un soir d'automne, après une agréable journée, à partir de 20 heures, du bruit provient de la toiture. La tempête qui s'est levée est malheureusement accusée ; chacun reste plongé dans sa lecture. Plus d’une heure plus tard, Paul entend gratter à la porte : sans doute, Zonzon leur chat qui veut se mettre au chaud... Paul ouvre.
Catastrophe ! Trois hommes cagoulés, un grand et deux plus petits, forcent le passage. Violemment mis à terre, Paul est roué de coups par les deux petits tandis que le grand se jette sur Léa. Celle-ci hurle, se débat et tente en même temps de lui retirer sa cagoule pour voir son visage. Évidemment, cela n'a pour effet que d'augmenter la pression de la main gantée du cambrioleur sur son visage qui n'en sera que plus tuméfié. Quels instants de pure panique face à cette agression!!! Ensuite, tous deux sont bâillonnés et ligotés, chacun à une chaise tandis que les cambrioleurs, armés de leurs couteaux, fracassent les tiroirs, les vident, cherchent, cherchent tout ce qui peut avoir de la valeur pour eux.
Après une mise à sac en règle de la maison durant bien plus d'une heure, dégoûtés de n'avoir trouvé que dix euros dans le porte-monnaie de Léa et vingt dans celui de Paul en plus des bijoux de Léa, les voleurs cagoulés, fracassent tous les écrans : téléphones, ordinateurs, tablettes et coupent les fils électriques. Le trio se retire en abandonnant dans l'obscurité le couple toujours lié sur leurs chaises.
Au bout d'un moment, Léa réussit à défaire ses liens, puis ceux de Paul. Douloureusement, ils vont se réfugier chez la voisine qui appelle la police et les pompiers pour leurs blessures. Après une nuit d'hôpital, Léa et Paul rentrent chez eux ; elle a le visage très enflé et tuméfié et lui, deux côtes cassées, l'épaule arrachée et des bleus partout, partout.
Depuis dix jours, ça rumine dans la tête de Léa. Elle parle beaucoup avec ses nombreux amis pour raconter l'agression, le cambriolage et évacuer les sentiments négatifs. À chaque fois, elle se reproche son geste qui lui a valu de telles marques au visage. Et régulièrement, quand elle passe devant un miroir, celui-ci lui renvoie cette question et sa culpabilité : "je n'aurais pas dû chercher à lui retirer sa cagoule!"
Quelques jours plus tard, au téléphone, une amie à qui elle raconte cette sombre soirée et son remord, lui dit : " non, ce n'était pas ridicule de vouloir lui ôter sa cagoule ! Ce visage caché était devant toi un miroir dans lequel il t'était impossible de te reconnaître humaine!
La force qui a jailli en toi pour ce geste désespéré,
geste qui t'a valu plus de violence, cherchait à te montrer que tu existes bien face à un autre être humain, même cagoulé."

*******
Pour Léa, finalement, ce besoin d'exister face à son agresseur me rappelle cette demande si particulière d'Alice : alors qu'elle vient d’être poignardée à plusieurs reprises par un camarade du collège, juste avant d'expirer, elle demande au passant qui l'a ramassée de lui sourire... Oui ! La violence détruit notre identité d'ETRE HUMAIN ; la reconstruction et la reconnaissance se font par la relation bienveillante avec une ou d'autres personnes.
Ecrit par Les Membres du Conseil d'Administration , le Jeudi 27 Juin 2019, 19:37 dans la rubrique "Contes".